Rénovation d’une maison bretonne : transformer un penty en petit bout de paradis
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Penty, penn-ty, pen-ty : l’orthographe de cette petite maison bretonne au toit pointu varie autant que la couleur du granit qui façonne ses murs. Parfois tournée vers la mer, parfois dans les terres, ce « bout de maison » (traduction littérale de penn-ty) a tous les atouts pour faire rêver les amoureux de la nature. D’ailleurs, vous êtes tombé sous le charme… Découvrez nos conseils pour une rénovation de maison bretonne typique dans les règles de l’art !
Le penty, roc au cœur breton
Autrefois petite ferme du bocage breton, le penty est une émergence des terres minérales de Bretagne que l’on retrouve un peu partout dans la région, de la Côte de granit rose à l’Armorique en passant par le pays légendaire de Brocéliande.
Comme tous les habitats traditionnels, il est construit avec les matériaux du territoire : le granit et l’ardoise, comme la longère, issue aussi de l'ouest de la France. La solidité de ces matériaux fait que l’on retrouve des penty datant du XVème siècle encore debout, et qui ne demandent qu’à être rénovés !
Le penty a d’autres atouts. Cette maison cosy, souvent composée de deux pièces au rez-de-chaussée et d’une pièce sous une toiture deux pans, présentant une belle hauteur sous plafond, a été bâtie avec bon sens, selon les principes de la conception bioclimatique : exposée sud et protégée des vents dominants venant de l’ouest.
Avec un peu d’inspiration, la rénovation d’un penty permet de réactiver l’âme bretonne et le cachet d’un terroir tout en profitant du confort moderne.
3 conseils pour bien cadrer la rénovation d’une maison bretonne
Avant de s’attaquer à la rénovation d’une maison traditionnelle, il est impératif de vérifier ce qui est possible de faire, que cela soit en termes d’autorisations réglementaires ou de possibilités techniques.
Préserver le patrimoine
La Bretagne a de quoi être fière de son patrimoine. Les autorités locales bretonne obligent d’ailleurs à conserver l’apparence extérieure des maisons, qu’il s’agisse du toit en ardoise ou des murs en granit et en moellons : c’est ce qui fait le charme et l’âme des villages. Mais cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas faire de petites adaptations…
La rénovation d’un penty suppose généralement d’apporter des modifications à l’apparence extérieure : extension, surélévation, restauration de façades, percements d’ouvertures pour faire entrer la lumière.
Toutes ces modifications sont soumises à autorisation préalable de travaux, déclaration préalable ou permis de construire selon les cas et la surface concernée.
Ne jamais se passer des études techniques
Les pentys sont faits de matériaux certes solides, mais leur équilibre peut devenir fragile dès que l'on cherche à les modifier.
Un simple percement d’ouvertures peut complètement déstabiliser la structure du bâtiment, tout comme une surélévation ou une isolation de la toiture mal pensée. De même pour le changement du revêtement de sol intérieur, ou l’isolation des murs, qui, s’ils ne sont pas bien choisis et mis en œuvre, peuvent modifier fortement les transferts de vapeur d’eau dans les murs, générer un excès d’humidité et donc engendrer des pathologies dommageables pour le bâti mais aussi pour votre santé.
Engager des travaux de rénovation sur une maison ancienne suppose de faire des études techniques préalables. Les bureaux d’études vous proposeront des solutions techniques sans risque et souvent optimisées. Une assurance sur l’avenir dont il serait dommage de se passer pour économiser quelques centaines d’euros...
Traiter l’humidité avant de faire des travaux d’aménagement
On y pense rarement parce que l’humidité ne se voit pas, et que les maisons anciennes étaient pensées pour gérer les flux de vapeur d’eau : matériaux souvent perspirants, perméabilité des sols environnants, et absence complète d’étanchéité du bâtiment. Mais adapter un logement ancien au niveau de confort actuel va nécessairement rendre plus étanche le bâtiment, que cela soit via l’isolation des combles ou des murs, le changement de fenêtres ou encore la réalisation d’une terrasse maçonnée. Et c’est souvent après les travaux de rénovation que l’humidité devient un problème bien réel, avec son cortège de moisissures et de salpêtres…
Avant de procéder aux travaux, il est donc conseillé de faire appel à expert pour identifier les risques d’humidité - et notamment de remontées capillaires-, et vous conseiller des solutions adaptées, telles qu’un système de ventilation efficace, une isolation des murs intérieurs assortie d’un pare vapeur, ou encore la mise en place d’un drainage périphérique tout autour de la maison.
Tirer le meilleur parti des travaux de rénovation courants
Faire coup double avec la réfection de la toiture
La toiture est bien souvent – et de façon assez compréhensible - le premier poste de travaux dans la rénovation d’une maison, et son isolation permet d’améliorer le confort et faire baisser ses factures d’énergie. D’ailleurs, si vous faites refaire votre toiture, vous aurez l’obligation de la faire isoler par la même occasion.
Comme on l’a vu plus haut, la majorité des penty disposent de combles qui servaient de grenier et possèdent souvent de petites lucarnes de chaque côté de la toiture : un espace de stockage, et surtout un potentiel d’aménagement en lieu de vie dont on cherchera à optimiser la hauteur sous plafond pour ne pas perdre en volume…
Si vous devez faire refaire votre toiture, il est donc conseillé de procéder à une isolation par l’extérieur, soit en sarking soit en caissons chevronnés. Outre le fait que cette technique préserve le volume intérieur de vos combles et laisse les poutres de la charpente visibles, elle permet de mutualiser les travaux d’isolation et de réfection.
Installer un système de chauffage économique et agréable
Sous les climats tempérés comme en Bretagne, les besoins de chauffage sont relativement faibles si le logement est bien isolé et si l’humidité a été traitée. Dans un penty, il est rare de disposer d’un mode de chauffage hydraulique. Souvent, seule une cheminée est présente.Si la pose d’un insert permet d’augmenter l’efficacité de la cheminée, cela reste une solution d’appoint qui devra être complétée par un autre moyen de chauffage.
Vos principales options :
- Des radiateurs électriques à chaleur douce (simples et efficaces mais au coût d’usage élevé)
- Une pompe à chaleur (pas toujours évidente à intégrer du point de vue de l’esthétique extérieure)
- Un poêle à bois ou à granulés (qui combinera confort, esthétisme et économie, mais suppose d’avoir un peu d’espace de stockage pour le combustible).
Changer ses fenêtres pour limiter les courants d’air et faire entrer la lumière
Côté isolation, le changement des fenêtres et leur replacement par des modèles à double vitrage est également une excellente façon de limiter les déperditions thermiques. Si l’on opère un changement à l’identique, on privilégiera la solution de la dépose totale - qui consiste à remplacer l’intégralité des anciennes menuiseries -, à la dépose partielle, moins esthétique et qui présente surtout le désavantage de s’accompagner d’une perte non négligeable de luminosité.
Mais la rénovation d’une maison bretonne s’accompagne rarement d’un simple changement de fenêtre : on en profite souvent pour agrandir les ouvertures existantes ou en percer de nouvelles. En effet, ces logements sont généralement assez sombres, du fait de l’épaisseur des murs et de la relative faible proportion de vitrage. En Bretagne, région réputée pour son climat doux mais quelque peu humide, ouvrir le logement à la lumière est une source de bien-être.
Une première solution - après avoir recueilli les autorisations de travaux et fait réaliser les études structures nécessaires - est de percer une baie vitrée. La seconde, complémentaire, est de construire une véranda qui permettra de profiter de la nature toute l’année et d’optimiser les apports solaires. Attention néanmoins au traitement acoustique pour éviter que cet espace ne se transforme en caisse de résonance lorsqu’il pleut, ce qui arrive parfois en Bretagne…
Faire de ce « bout de maison » un grand « chez soi »
Traditionnellement, le penty dispose de deux pièces séparées d’un couloir central : une pièce à vivre d’un côté et une pièce à cuisiner de l’autre. La pièce du haut est quant à elle souvent desservie par un escalier extérieur, et il est intéressant, dans votre projet de rénovation, de voir comment l’intégrer à un volume intérieur (en réalisant une extension ou grâce à la véranda évoquée plus haut).
Ce petit bout de maison a, au fil du temps, souvent reçu des prolongements et des dépendances. Un puzzle qui a son charme… mais qui s’accorde mal avec notre désir de grand volume ouvert ! Pour ouvrir les espaces sans prendre de risque, il est conseillé de faire appel à un architecte.
Celui-ci veillera également à intégrer de façon esthétique les différents réseaux techniques (les gaines de VMC par exemple, qui sont souvent un casse-tête) et vous aidera à imaginer l’intérieur qui correspond à votre style de vie.