L'esthétisme au service du fonctionnel
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Nicolas Bertrand est Directeur Général Mon Maître Carré, qui démocratise l'architecture d'intérieur. Il nous explique en quoi une maison plus esthétique dépasse la seule notion de design.
Comment définiriez-vous l’esthétisme en règle générale et comment se définit-il dans l’habitat ?
L’esthétisme, dans sa généralité, est un équilibre trouvé entre le beau et le raffinement. Mais il dépend en réalité d'un jugement totalement personnel. Il est donc compliqué de le définir, car il est subjectif. Cela dit, on remarque un sentiment commun à l’esthétisme. Certains éléments architecturaux et décoratifs font l’unanimité. Par exemple, si l’on évoque des monuments comme le Sacré Coeur ou Notre Dame, peu de personnes pourront reconnaitre que ces bâtiments ne sont pas magnifiques. D’ailleurs, le Patrimoine Mondial de l’Unesco en a crée une charte en désignant les biens a caractère exceptionnel, tant dans leur héritage que dans leur esthétisme. C’est également une question d’Histoire et de mouvements, n’oublions pas qu’au départ la Tour Eiffel a été très critiquée !
De nombreux mouvements se créent au cours de l’Histoire de l’art, de la mode ou du design, notamment liés au contexte sociétal : l’imaginaire collectif va trouver une matière belle pendant des décennies, et d’un seul coup la renier. C’est le cas avec le plastique par exemple. Cette matière longtemps adulée, pour son caractère souple et léger, fait aujourd’hui polémique quant à son manque de solidité et son impact environnemental.
L’esthétisme n’est donc pas figé. Il évolue avec son temps.
En terme d’aménagement intérieur, il faut savoir qu’un français renouvelle son intérieur une fois tous les 5 ans en moyenne, souvent influencé par les phases de sa vie. L’accessibilité à la décoration s’est démocratisée, avec la grande consommation. On peut donc suivre les mouvements de mode plus aisément. C’est moins cher, parfois de moins bonne qualité, mais possible.
En outre, autrefois on cherchait davantage le fonctionnel, aujourd’hui celui-ci peut s’agrémenter de touches personnelles en matière d’esthétisme. Les médias et la presse l’ont bien compris et le succès des émissions de télévision relatives à la décoration d’intérieur prouve à quel point cette notion de bien-être est en vogue.
Le revers de la médaille c’est que l’on se situe davantage sur le plaisir immédiat et que l’on se place moins dans la durée.
L’esthétisme est-il un véritable bien-être ou est-il un "bonus" ?
Non, il ne doit pas être un « bonus», chaque dimension a son importance !
J’ai des clients qui sont en phase finale de leurs travaux mais qui s’aperçoivent en bout de course que ce n’est finalement pas si fonctionnel, et très peu esthétique. La déception est grande. On veut tous un intérieur agréable pour soi et sa famille. Il est donc essentiel de considérer ce bien-être en amont, au moment de la phase de conception, pour ne pas que l’esthétisme devienne un pansement, mais soit intégré à l’ensemble de l’ouvrage.
Heureusement, de plus en plus de gens l’envisagent désormais en amont. Dès qu’ils ont un projet de rénovation, l’esthétisme se place dans leur priorité. Il faut dire que le rêve arrive aussi par ce biais. Quand celui-ci est capable d’être projeté concrètement par un rendu d’architecte ou d’un décorateur, cela permet aussi de réduire l’aspect pénibilité que peut engendrer, dans l’esprit, l’idée de faire des travaux.
Quand on propose des planches, le client peut se projeter en 2D et 3D. Il y a l’ambiance, la décoration, le mobilier, on va jusqu’au bout de la conception dans les moindres détails. C’est aussi ce qui fait rêver et qui encourage le pas vers les travaux.
En quoi l’esthétisme nous aide à mieux vivre au quotidien ?
On assimile trop souvent l’esthétisme au visuel, mais l’esthétisme c’est aussi le fonctionnel, c’est ce qui permet aux gens de vivre mieux.
Par exemple, en île de France, on a toujours cette problématique de l’optimisation de l’espace. Quand on connaît le prix du mètre carré, on a envie que chaque cm2 acheté soit optimisé, ce qui est possible via le savoir faire d’un architecte ou d’un décorateur. En rentabilisant l’achat qu’ils viennent de faire, les propriétaires sont forcément plus satisfaits.
Il y a également un autre paramètre qui commence à se faire remarquer. On travaille de plus en plus chez soi. Il y a donc un véritable désir de vivre dans un lieu qui nous correspond. On ne quitte plus forcément sa maison le matin pour n’y revenir que le soir. Et il est donc essentiel de s’y sentir bien, toute la journée et dans ses différentes fonctions. Au Danemark, ils appellent « Hygge » cette recette du bonheur et du cocooning qui s’exporte de plus en plus. Apprécier les choses simples, prendre son temps, ralentir le rythme, et se retrouver à la maison en famille ou entre amis. En somme la maison doit être simple mais accueillante, fonctionnelle et agréable à vivre.
De plus, avec la récession économique, les gens sortent moins, partent moins en vacances. Il est donc essentiel que l’intérieur soit un havre de paix.
Avez-vous vu des tendances se développer ces dernières années ?
Oui les rangements sur mesure sont très demandés. Cela va de pair avec les m2 qui flambent.
Le mobilier standard en kit a longtemps solutionné les problématiques de rangements à monter soi-même. Le caractère impersonnel et jetable de ces meubles pousse aujourd’hui le sur-mesure à se démocratiser. Les gens préfèrent désormais avoir un meuble solide et parfaitement adapté aux mesures de leur pièce, plutôt qu’un meuble « prêt-à- porter » qui ne sera pas aux dimensions idéales, et donc pas tout à fait fonctionnel. L’économie le permet davantage. Le sur-mesure est moins cher qu’il ne l’a été. Sans compter que cela met à nouveau les artisans au coeur de leur profession, et c’est à mon sens une excellente chose.
On assiste également, de la même manière, à un vrai désir de personnalisation.
Quelles seraient les préconisations / conseils que vous aimeriez donner ?
Il faut éviter de vouloir toujours à tout prix faire les choses par soi-même dans un soucis
d’économie. Car souvent c’est l’inverse qui se produit. Il s’agit là de vrais métiers. A vouloir faire les choses seuls, les erreurs peuvent coûter cher, et souvent plus cher que le prix du professionnel au départ. Par définition, les professionnels maîtrisent leur art et ont un vrai savoir-faire. Il faut au moins leur demander conseil. C’est super de bricoler et de savoir bricoler mais, dès qu’il s’agit de technique, il faut rester très vigilant.
Un autre conseil serait de ne pas se précipiter. Ne pas se laisser prendre par l'aspect rébarbatif que peuvent avoir les travaux et vouloir s'en débarasser au plus vite. Il faut prendre son temps, comparer, et au moins demander deux à trois devis.
Une fois que vous aurez trouvé l’interlocuteur de confiance, n’hésitez pas à le garder tout le long du parcours, car les travaux peuvent être semés d’embûches et il est bon de pouvoir être guidé par quelqu’un de compétent.
L’esthétisme est-il à la portée de toutes les bourses ?
Il y a beaucoup de préjugés sur l’accessibilité au beau. C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’est né Mon Maître Carré. Les gens avaient et ont encore tendance à croire que l’esthétisme, la décoration ou l’architecture d’intérieur sont élitistes. Mais cela ne s’adresse pourtant pas qu’aux propriétaires de 300 m2 dans les quartiers chics !
Au contraire, tout ceci est bien souvent indolore dans une facture globale, sans compter que le bon interlocuteur permet d’éviter les erreurs, d’obtenir les bons matériaux et les bons contacts. Un artisan mal choisi et la facture de départ peut tripler.
Avec MM2 nous sommes à un prix de départ de 25 euros TTC/m2. Face aux 10 000 euros du m2 à l’achat, c’est tout à fait accessible. Nous avons la volonté de démocratiser le confort esthétique et de permettre à chacun de vivre comme il le rêve. D’ailleurs beaucoup d’architectes comprennent cette volonté de démocratisation et viennent vers nous d’eux-mêmes proposer leur compétence. Il faut faire rentrer dans les mentalités que l’architecture, au-delà d’être un art, est aussi et avant tout un vrai service.