Quel chauffage en rénovation de maison ?
Temps de lecture : 6 min
Confiez vos travaux à nos professionnels partenaires
Votre système de chauffage ne correspond plus à vos attentes en termes de confort et de dépenses énergétiques ? Une rénovation s’impose ! Toutefois, si ce type de travaux peut paraître simple, repenser son système de chauffage demande une réflexion approfondie au regard de la surface à chauffer, de la consommation en énergie, sans oublier de prendre en compte son budget. Quelles sont les différentes possibilités dans une maison ancienne ? Comment choisir et à quel prix ? Découvrez les réponses à vos questions et les conseils de nos spécialistes.
Chauffage en rénovation de maison : quel système choisir ?
Avant de faire un choix, il est très important de vous pencher sur les caractéristiques de votre logement.
Quel est le système de chauffage actuel de votre maison ?
- Si vous disposez d’un chauffage central et donc d’un réseau hydraulique, il sera économiquement plus intéressant de conserver le même réseau, en changeant éventuellement la source d’énergie (surtout si votre système actuel est au fioul, comme on va le voir juste en-dessous) et en optant pour des énergies renouvelables.
- Si votre chauffage est décentralisé, la génération et les émissions de chaleur ne fonctionnent pas par réseau hydraulique, mais dépendent uniquement des différents modules que compte le système de chauffage choisi. Dans ce cas, vous avez le choix entre l’électricité, le poêle à bois ou à granulés et la pompe à chaleur air-air.
- Si vous envisagez d’importants travaux de rénovation lors de l’acquisition d’une nouvelle maison, ou la refonte complète de votre logement actuel, il peut être intéressant de repenser dans son ensemble le système de chauffage pour réaliser des économies d’argent et d’énergie. Pour sélectionner le bon chauffage, il faudra alors s’attarder sur votre environnement, la surface nécessaire à chauffer, votre capacité de stockage, le prix de l’énergie et enfin le coût de l’équipement et de son installation. Des point que nous décrivons dans les lignes qui suivent.
Je change de chauffage en fonction de mon environnement
La région où vous habitez va naturellement influencer votre choix. La température de confort d’une habitation est estimée par l’ADEME à 19°C pour les pièces à vivre, et entre 16 et 18°C pour les chambres.
Si vous bénéficiez d’un climat tempéré en hiver, une pompe à chaleur peut suffire, surtout si certaines pièces ne sont pas ou peu occupées. Cependant, ces consignes sont à nuancer, puisque cette température de confort dépend pour beaucoup de l’humidité de l’air et de la température des parois (d’où l’importance, on le répète mais c’est un point essentiel, de la qualité de l’isolation et de la ventilation associée).
Je change de chauffage en fonction de la superficie de ma maison
Le bois est autant adapté aux logements de taille moyenne qu’aux endroits biens plus grands (on peut tout à fait chauffer un collège bien isolé avec une chaudière bois par exemple).
Par son fort pouvoir calorifique, le chauffage au fioul était conseillé dans les grandes maisons, anciennes, présentant de grands volumes et situées dans des régions froides. Mais l'installation des chaudières au fioul est désormais interdite, ce mode de chauffage reposant sur les énergies fossiles n'est pas compatible avec les objectifs de diminution des émissions de co2. Ce n'est donc plus une alternative de chauffage envisageable, et d'ailleurs, l'installation d'une chaudière fioul n'ouvre plus droit aux aides fiscales et financières liées à la rénovation énergétique. Au contraire même, les différents dispositifs à la rénovation énergétique sont renforcés pour le remplacement des anciennes chaudières fioul par un système de chauffage plus vertueux.
Le chauffage électrique convient pour de l’appoint ou à l’occasion d’un aménagement de combles, ou d’un agrandissement de votre logement quand il n’est pas possible de prolonger le réseau de chauffage existant, ainsi que pour les petits logements bien isolés. Si votre logement est tout électrique et que vous ne prévoyez pas de réaliser de gros travaux de rénovation, les économies d’énergie se feront en remplaçant les anciens convecteurs, et en optant pour une solution d’appoint comme le poêle à bois ou à granulés pour les mois les plus froids de l’année.
Le gaz s’adapte quant à lui à toutes les situations. Soit le raccordement au réseau de gaz naturel (dit « gaz de ville ») est possible, soit il faudra prévoir une cuve – enfouie ou en surface – pour y stocker du propane (GPL). Gardez à l’esprit dans ce cas que le prix du propane est très élevé et que, s'agissant d'un système de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles, l'installation de chaudières à gaz, y compris les modèles à condensation, n'est désormais plus éligible aux aides à la rénovation énergétique.
Je change en fonction du prix de l’énergie
Le prix de l’énergie évolue en fonction des marchés, de l’offre et de la demande. Certaines énergies évoluent très peu, comme le bois, qui montre les prix les plus stables malgré une hausse en 2023. Un peu plus onéreux, mais également stable, le gaz naturel se place en deuxième position. Sur la troisième marche du podium, le fioul qui fluctue, mais reste bien en-dessous des tarifs de l’électricité et du gaz propane (à l'exception d'une hausse en 2022).
Néanmoins, si le coût du fioul peut se révéler intéressant à court terme, gardez à l’esprit qu’il est très volatil. Son installation, sa maintenance et son utilisation, demandent également davantage de moyens que les autres sources d’énergie. Et comme évoqué plus haut, les chaudières au fioul ont désormais disparu de la circulation et leur remplacement est fortement encouragé par le Gouvernement en faveur de la Transition énergétique. C’est pourquoi, il vaut mieux éviter de porter son choix sur cette solution de chauffage en rénovation de maison.
Zoom sur le chauffage au gaz
Deux sous-catégories sont particulièrement mises en avant pour l’option gaz.
La chaudière gaz basse température
Les chaudières gaz basse température procurent environ 15% d’économie par rapport aux modèles standards. Les constructeurs réduisent la taille du boîtier de la chaudière au fil des ans, d’où une installation de plus en plus simple. Elles doivent être couplées avec des radiateurs grand format ou un chauffage au sol spécifique. Ce sont les modèles à privilégier pour un chauffage au gaz lorsque l’installation d’une chaudière gaz à condensation est techniquement trop complexe (en appartement par exemple).
La chaudière gaz à condensation
Les chaudières gaz à condensation récupèrent la vapeur d’eau rejetée au moment de la combustion, afin de préchauffer l’eau de la chaudière. Elles requièrent l’installation d’un système d’évacuation des condensats, de conduits de fumée spécifiques (ou le renforcement, par tubage, du conduit maçonné existant) et, le cas échéant, d’émetteurs spécifiques : radiateurs basse température, plancher chauffant ou ventilo-convecteurs seront tout indiqués, là où les radiateurs en fonte seront contre-productifs, car ils ne permettent pas d’atteindre la condensation. La facture de chauffage baisse de 20 % par rapport à une chaudière gaz standard.
Dois-je choisir le chauffage au gaz en rénovation de maison ?
Les +
- Pas de stockage nécessaire
- Un coût d’installation modéré (chaudière à gaz)
- Plus respectueuse de l'environnement qu'une chaudière classique
- Consommation de gaz optimisée
- Peut être associé à une pompe à chaleur (PAC Hybride).
Les -
- Un raccordement indispensable au gaz de ville ou la nécessité d’installer une cuve de stockage individuelle
- Des livraisons de propane coûteuses si le système n’est pas alimenté par le gaz de ville
- Une énergie non renouvelable et pas la plus économique
- Pas d'éligibilité aux aides financières (sauf si associé à une pompe à chaleur hybride).
Zoom sur le chauffage à l’électricité
Sûres et simples, les chaudières électriques ont pourtant mauvaise réputation. On leur reproche, à raison, d’être très énergivores, avec une énergie chère. Leur rendement avoisine par contre les 100%, puisqu’il n’y a pas de perte d’énergie au moment de la production de chaleur (au sein de la maison en tout cas…). Alternative à la chaudière électrique, l’utilisation de convecteurs individuels ou – mieux – de panneaux rayonnants ou de radiateurs électriques à chaleur douce ou à inertie peut être intéressante.
Dois-je choisir le chauffage électrique en rénovation de maison ?
Les +
- Pas de stockage nécessaire
- De très nombreux modèles et designs, de plus en plus performants avec des rendements proches de 100 %
- Une installation facile et peu onéreuse
- Une variété d’équipements adaptés : radiateurs, panneaux rayonnants ou à chaleur douce, planchers chauffants…
- Un mode qui peut être utilisé comme chauffage d’appoint en complément d’un autre (bi-énergie)
Les -
- Un prix de l’énergie très élevé, avec une facture qui peut être supérieure de plus de 25 % à celle d’une installation gaz.
- Un système qui peut être considéré comme peu vertueux d’un point de vue environnemental si vous n’êtes pas fan du nucléaire (sur lequel repose essentiellement le modèle français pour ce qui est de la production d'électricité).
Zoom sur le chauffage au bois
Le chauffage au bois est à la mode, même si son avenir reste conditionné à la probable obligation d’équiper les chaudières de ce type de filtres destinés à lutter contre l’émission de particules fines (comme c’est déjà le cas en Suisse), ce qui augmenterait sensiblement leur prix… Reste que ce mode de chauffage est économique et écologique, le bois étant un combustible peu onéreux et renouvelable (si la stratégie d’exploitation durable des forêts est respectée). Toutefois, il faut prévoir l’espace de stockage.
Pour un système de chauffage central, trois possibilités s’offrent à vous : la chaudière à bûches, la chaudière à granulés ou la chaudière à plaquettes.
L’alimentation est manuelle dans le premier cas, souvent automatisée dans les deux autres – avec pour seule contrainte de vider le “cendrier” une fois par mois. Les “pellets” – autre nom donné aux granulés – et plaquettes s’avèrent également plus faciles à manipuler et à stocker que les bûchettes.
Il existe aussi des systèmes de chauffage d’appoint : les cheminées, les poêles, et les inserts, qui permettent de se chauffer tout en se détendant au coin du feu. Les poêles à bois (à granulés par exemple), sont tout à fait adaptés lors d’une rénovation du logement bénéficiant d’une installation tout électrique, ou en complément de vieilles installations au fioul ou au gaz.
Prenons l’exemple de la mise en place d’un poêle à granulés dans une maison tout électrique. Chaque sac de granulés consommé permet d’économiser environ 5 €. Si on brûle 1 sac par jour pendant les 100 jours de la saison froide, on économise 500 € ! Le poêle à granulés peut alors vite devenir le chauffage principal, et les vieux radiateurs, des solutions d’appoint.
Bon à savoir : pour bien choisir votre poêle ou insert, assurez-vous d’opter pour un modèle labélisé flamme verte et choisissez du bois éco-responsable. Non seulement gage de conformité, ce label est obligatoire pour l'éligibilité aux aides financières de votre installation de chauffage au bois.
Dois-je choisir le chauffage au bois en rénovation de maison ?
Les +
- Un mode de chauffage écologique, si l’installation est récente et le combustible de qualité
- Un prix peu variable et faible : il s’agit du combustible le moins cher
- Eligible aux aides financières (MaPrimeRénov', Certificats d'Economie d'Energie...).
Les -
- Un besoin de stockage important, au sec (moins important cependant pour les granulés que pour les bûches)
- Un réapprovisionnement régulier (et manuel pour les modèles bûches)
- Une installation relativement chère (pour le poêle à granulés ou à plaquettes) même si les prix baissent. Une chaudière à bois revient également 2 à 3 fois plus cher qu’une chaudière à gaz. Quant à la chaudière à bûches, son prix est comparable à celui d’une chaudière au fioul ou au gaz
- Un besoin récurrent en nettoyage ou ramonage.
Quel tarif pour l’installation en rénovation de ces moyens de chauffage ?
Type de Chaudière | Économies (v/s chaudière standard « haute température ») | Prix (pose incluse) |
---|---|---|
Électrique (hors PAC) | -- | 1 500 € à 6 000 € |
Gaz basse température | 12 à 15% | 3 000 € à 5 000 € |
Gaz à condensation | 20 à 30% | 4 500 à 6 500 € |
Bûches | 12 à 15% | 12 000 à 22 500 € |
Granulés bois | 20 à 30% | 10 000 à 18 000 € |
Focus sur les énergies renouvelables
Si le chauffage au bois (bois-énergie) est la première source de chauffage renouvelable en France, il existe d’autres énergies renouvelables qui peuvent également être intéressantes pour votre rénovation. Les possibilités sont multiples : panneaux solaires photovoltaïques, pompe à chaleur (PAC), géothermie, votre choix doit se faire en fonction de votre habitation, de votre zone climatique ainsi que du budget que vous souhaitez y consacrer.
La pompe à chaleur
Les +
- Une bonne performance énergétique
- Une utilisation facile
- Une source d’énergie gratuite
- Eligibilité aux aides financières.
Les -
- L’efficacité dépend des températures extérieures : cette solution n’est pas du tout adaptée pour les logements situés dans des régions froides
- Un prix d’achat qui reste élevé
- Des nuisances sonores émises par la pompe à chaleur (pompes air-air et air-eau qui sont accompagnées d’un groupe extérieur), qui doit donc être isolée
- Une efficience thermique pas toujours suffisante, souvent combinée à un autre mode de chauffage (bi-énergie)
- Un système sujet à la même controverse que le chauffage électrique par rapport à son impact environnemental. La question des gaz frigorifiques - bien plus nocifs pour la planète que le CO2 - qui entrent dans la composition du système est également un sujet de vigilance (fuite éventuelle, mise au rebut …).
La géothermie
Les +
- Pas de stockage nécessaire
- Un mode de chauffage autonome
- Une source d’énergie gratuite et stable (la température du sol étant plus stable que celle de l'air)
- Une bonne rapidité de chauffe
- Eligibilité aux aides financières.
Les -
- Une installation coûteuse
- La production possible de nuisances sonores par la pompe à chaleur, qui nécessite d’être spécialement isolée
- Une nécessité de combiner ce mode de chauffage à un autre pour garantir une efficacité optimale (bi-énergie)
- Une source d’énergie limitée, quel que soit le type d’installation géothermique (sur forage ou avec capteurs horizontaux).
En savoir plus la géothermie ➡
Le chauffage solaire
Les +
- Pas de stockage nécessaire en termes de source d’énergie (mais il faut bien prévoir un espace pour le ballon de stockage solaire)
- Un mode de chauffage écologique
- Une source d’énergie gratuite
- La possibilité de bénéficier d’aides publiques pour son financement
Les -
- Une installation onéreuse
- Le besoin d’installer un mode de chauffage d’appoint (bi-énergie)
- Une source d’énergie (on parle de flux solaire) plafonné, et qui dépend de la position géographique.
Pour atteindre l’excellence environnementale, couplez le chauffage solaire avec une chaudière à bois, à granulés ou à bûches. Le solaire est également très efficace avec une chaudière existante (gaz, fioul). Attention cependant : soyez bien vigilant en ce qui concerne les émetteurs. Privilégiez des radiateurs en aluminium ou les planchers chauffants, pour une chaleur homogène et durable. Le résultat ? Une réduction de 40 à 50% de votre facture.
En savoir plus sur le chauffage solaire ➡
À noter : mis à part ces systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables, certaines municipalités ont mis en place des réseaux de chaleur, auxquels il est possible de se connecter. N'hésitez pas à vous renseigner auprès de la vôtre.
Quelles aides financières pour installer un chauffage aux énergies renouvelables ?
La rénovation de vos équipements de chauffage représente un budget conséquent. Toutefois, au regard des économies générées par la suite, il vaut voir cette dépense comme un investissement. En outre, pour tous les travaux de rénovation énergétique (isolation, chauffage etc.), vous pouvez bénéficier d’aides financières de l’État, dont le dispositif phare du gouvernement : MaPrimeRénov'.
Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeRénov' met la priorité sur l'installation de chauffage décarboné, donc fonctionnant aux énergies renouvelables. Les équipements éligibles et les montants maximums (sous conditions de revenus) sont les suivants :
- pompe à chaleur air-eau et géothermique (dont PAC hybrides) jusqu'à 11 000 €,
- Système solaire combiné (et dispositifs solaires pour le chauffage des locaux) jusqu'à 4 000 €,
- Poêle à bûches ou poêle à granulés jusqu'à 2 500 €,
- Chaudière bois à alimentation manuelle ou automatique jusqu'à 10 000 €,
- Foyer fermé et insert à bûches ou à granulés jusqu'à 2 500 €.
En savoir plus sur MaPrimeRénov' ➡
D'autres aides, cumulables avec MaPrimeRénov', peuvent aider au financement de votre système de chauffage décarboné. La prime coup de pouce chauffage des fournisseurs d'énergie peut par exemple financer une pompe à chaleur ou une chaudière au bois jusqu'à 5 000 € et un poêle à bois ou à granulés jusqu'à 800 € (en remplacement d'une ancienne chaudière au charbon). L'éco-prêt à taux zéro peut aussi être une solution de financement possible pour ce type de projet ou encore les aides locales (se renseigner auprès de votre mairie, région et département).