Isolation des combles, mode d’emploi

Dernier espace de la maison peu visible et dans certains cas inaccessible, les combles sont parfois victimes de négligence et leur rénovation passe souvent au second plan. Ces travaux sont en réalité bien plus bénéfiques qu’on ne le pense. Découvrez toutes les bonnes raisons de vous lancer dans l’isolation thermique de vos combles. 
 

Isoler ses combles pour réaliser des économies d’énergie

L’intérêt d’isoler ses combles repose sur un principe bien connu : l’air chaud de votre maison monte toujours. Ainsi, dans une maison non isolée, 30 % de la chaleur émise par vos radiateurs (mêmes ceux du rez-chaussée, si si) s’échappe par le toit. 

Isoler les combles, c’est donc traiter le principal poste de déperditions thermiques et réaliser, de fait, jusqu’à 30 % d’économies sur la facture de chauffage. Un bon point puisqu’en France, en moyenne, plus de 60% de la consommation d’énergie globale d’une résidence principale provient du chauffage.

Isoler ses combles pour profiter d’un meilleur confort thermique et acoustique

Outre le fait de mieux conserver la chaleur dans l’habitat lors de la saison hivernale, l’isolation de vos combles vous permet de profiter d’une température plus agréable durant la saison estivale. En effet, l’isolant va empêcher les surchauffes à l’intérieur : isoler, c’est un bon point pour le confort d’été. Par ailleurs, ce type de travaux améliore aussi le confort acoustique de la maison. 

La valeur verte du logement, vous connaissez ? C’est la plus-value financière qu’apporte à un logement le fait d’être économe en énergie, lié à son diagnostic de performance énergétique (ou DPE).  En moyenne, le prix du bien augmente de 5% par lettre de DPE gagnée, ce à quoi une bonne isolation contribue largement. L’opération est d’autant plus intéressante que, comme nous allons le voir un peu plus bas, les travaux d’isolation d’une résidence principale de plus de deux ans sont subventionnés par l’état.

Isoler ses combles pour faire un geste écologique

Profiter d’un meilleur confort et valoriser son bien tout en réalisant des économies d’énergie ne sont pas les seuls atouts de ces travaux. En effet, en isolant vos combles, vous participez également à la protection de l’environnement. Dans ce cadre, le gouvernement a mis en place de nombreuses aides financières aux travaux d’isolation afin d’encourager les particuliers à améliorer les performances énergétiques de leur logement. Ces aides financières peuvent dans certains cas presque couvrir l’ensemble des frais (sous réserve d’être éligible).

Isoler ses combles pour gagner en espace de vie

Lorsqu’un besoin d’espace se fait sentir et que les combles sont aménageables, les isoler pour les rendre habitables est de loin la solution la plus économique pour gagner des mètres carrés. Une bonne alternative au dilemme Agrandir ou déménager…

Vous avez décidé d’exploiter votre grenier pour gagner des mètres carrés habitables ? Avant de vous lancer dans l’isolation de vos combles pour y créer la pièce ou les pièces dont vous rêver, il faut vous assurer que ceux-ci sont bien aménageables. Voici une synthèse des questions incontournables à vous poser, pour vérifier que votre projet est viable.

Pente de toit et hauteur sous plafond

Pour que des combles soient habitables, il faut que la pente du toit et la hauteur sous plafond permettent de dégager un espace suffisant pour y vivre. Légalement, est comptabilisée dans la surface habitable la superficie des espaces offrant au moins 1,80 mètre de hauteur. Lorsque la pente est supérieure à 35°, les combles sont généralement aménageables sans nécessiter de coûteux travaux de surélévation.

Etat de la charpente et du plancher

Avant de se lancer dans l’aménagement de ses combles, il faut s’assurer que charpente et plancher sont en bon état, et en capacité d’accueillir le poids des aménagements prévus. Sans quoi il faudra au préalable prévoir traitements, réparation et/ou renforcement des structures.

La configuration du plancher (avec solive apparente ou non, porteur ou non) et de la charpente (encombrement des poutres au sol et croisement dans l’espace) seront également déterminants dans la faisabilité du projet sans reprises trop lourdes de l’existant. 

Luminosité

Une pièce confortable, c’est une pièce où l’on peut bénéficier de lumière naturelle. Votre toiture peut-elle accueillir des fenêtres de toit ? C’est généralement le cas, mais dans le cas où la toiture serait aveugle, assurez-vous tout de même auprès de votre municipalité que le PLU vous autorise à en installer.

Escalier et accès aux combles

Lorsque l’on aménage les combles, c’est pour y accéder souvent, et la sécurité est de mise. C’est là que se pose la question de l’escalier. Avez-vous un espace suffisant pour réaliser une trémie et compenser l’espace que cet escalier va grignoter à l’étage du dessous ? Il s’agit ici d’anticiper l’accès aux combles en fonction de la hauteur de sol à sol, la taille de l’ouverture, la raideur de l’escalier ou encore le recul disponible.

👉 Pour creuser la question et préparer votre projet, consultez notre guide dédié à l’aménagement des combles ➡ 

Selon vos souhaits, les contraintes architecturales de votre maison ou bien encore la nécessité de rénover votre toiture dans le même temps, il existe plusieurs techniques d’isolation pour des combles habités qui sont en réalité des techniques d’isolation de la toiture. Décryptage.

Pour une rénovation à moindre coût, l’isolation de toiture par l’intérieur semble être l’alternative la plus adéquate. Plus simple à mettre en place que l’isolation thermique par l’extérieur, ce procédé consiste à appliquer une à deux couches d’isolant d’épaisseur variable placée(s) entre l’ossature et la charpente et accompagnée(s) d’une membrane d’étanchéité ainsi que d’une plaque de plâtre pour la finition.

Cette technique comporte de multiples avantages. En plus d’être économique, elle permet, en présence d’un pied de pente (mur situé entre le plancher et la sous-pente), de réaliser une isolation en une seule fois, ce qui contribue à limiter les risques de ponts thermiques (ou ruptures dans la continuité de l’isolation).

Par ailleurs, l’ossature sur laquelle est fixée le parement en plâtre laisse assez d’espace pour faire passer divers réseaux (électricité, eau …) en toute discrétion, ainsi que pour positionner des interrupteurs. Ne modifiant ni la couverture ni l’aspect extérieur de votre toiture, l’isolation par l’intérieur de vos combles aménagés ne nécessite aucune autorisation de travaux.

Pour les murs pignons, l’artisan peut employer la technique des panneaux isolants collés. Composée d’un isolant (laine de verre rigide) et d’une plaque de plâtre, cette solution peut être utilisée aussi bien pour les murs pignons en briques ou en parpaings. Néanmoins, sachez que pour mettre en œuvre ce type de travaux, il est impératif que les murs ne présentent pas de défauts d’aplomb de plus de 2 centimètres. Cette condition rend cette technique plus adaptée aux constructions neuves. 

Du point de vue des matériaux, pour une isolation thermique et acoustique efficace au meilleur rapport qualité-prix, il est conseillé d’opter pour de la laine minérale, reconnue pour son fort pouvoir isolant. Afin de renforcer l’isolation phonique, il existe aussi des plaques de plâtre acoustiques. 

Côté inconvénients, il faut noter que l’isolation de toiture par l’intérieur cause une perte d’espace plus ou moins importante selon l’épaisseur de l’isolant au sein de l’habitat. Elle aura également un impact esthétique sur la charpente intérieure, dont certaines parties ne seront plus visible après l’opération. Par ailleurs, l’embrasure des fenêtres doit être pensée afin de limiter au maximum les déperditions lumineuses.

Enfin, les combles ne sont pas habitables pendant toute la durée des travaux d’isolation.

L’isolation de toiture par l’extérieur, plus coûteuse et complexe dans sa mise en œuvre, demeure la solution la plus adaptée dans le cadre d’une rénovation totale de votre toit. Idéale à mettre en place pour ne pas perdre d’espace à l’intérieur et conserver toute la beauté d’une charpente, elle permet en outre, en cas de rénovation, de ne pas avoir à vider ses combles pendant les travaux. Côtés inconvénient, outre son prix plus élevé (mais qui inclut une toiture neuve), elle peut modifier légèrement l’aspect extérieur de votre maison et est donc soumise à autorisation préalable de travaux.

L’ITE peut être mise en œuvre selon 4 différents procédés : le sarking, le panneau sandwich, le caisson chevronné et le rehaussement de la charpente par mise en œuvre d’un contre chevronnage. Décryptage de chaque technique.

Le sarking
La technique du sarking est la plus adaptée pour les maisons aux formes de toitures complexes et aux zones montagneuses. Ce procédé consiste à insérer la couche d’isolant entre la charpente et la couverture, ce qui implique de créer un contre-chevronnage pour supporter le poids de cette nouvelle couche. On dit que l’on créé par ce procédé une sorte de « deuxième toit ». Selon l’épaisseur de l’isolant, la toiture est plus ou moins surélevée (de 20 à 30 cm) mais l’intérieur est quant à lui totalement préservé. Le sarking vous permet alors de garder vos poutre apparentes et votre surface habitable intacte.

Côté revêtement de toiture vous avez le choix, aucune restriction n’est imposée si ce n’est celles du PLU de votre commune 

Le panneau sandwich 
Rapide et facile à mettre en place, la technique du panneau sandwich présente l’avantage d’être tout en un. En effet, le panneau incorpore la couche d’isolant (laine de roche, mousse de polyuréthane etc.), le support de couverture et le parement intérieur. Les panneaux sont directement posés sur les pannes de la charpente, sans nécessiter de chevrons, et assemblés entre eux par un système de rainures et de joints qui assure l’étanchéité de la toiture. Ils permettent d’accueillir tout type de couverture.

Le caisson chevronné
Le caisson chevronné s’apparente au panneau sandwich, à la différence près qu’il intègre des chevrons pour accueillir la couverture.

Le rehaussement de la charpente par mise en œuvre d’un contre chevronnage
Répondant aux exigences des bâtiments basses consommation (BBC), la technique de rehaussement de la charpente par mise en œuvre d’un contre chevronnage est un système d’isolation entre chevrons. Un pilier de rehausse permet de reconstituer des éléments de charpente dans lesquels on multiplie les couches de laine de verre (3 maximum), pour une isolation thermique et acoustique à son plus haut niveau. 

Les travaux d’isolation des combles perdus ne s’appréhendent pas de la même manière que lorsqu’il s’agit de combles aménagés. Les techniques vont en effet varier en fonction de la présence ou non de solives apparentes sur le plancher des combles, du type de charpente et de la facilité d’accès aux combles. Découvrez les conseils de nos experts. 

Côté matériaux, quelle que soit la technique mise en œuvre, les laines minérales sont généralement les plus employées (laine de verre et laine de roche) car elles bénéficient d’un excellent rapport qualité-prix. 

👉 Découvrez notre dossier spécial Isolation des combles perdus : vidéo explicative pour creuser la question et checklist pour bien suivre vos travaux.

Selon la technique employée, les matériaux choisis, la nature des travaux et les diverses contraintes, le prix des travaux d’isolation des combles peut fortement varier. 

Pour affiner votre budget, voici en synthèse et en détails les prix moyens d’isolation des combles auxquels vous attendre en fonction de la technique choisie.

Quel prix pour une isolation des combles habitables par l’intérieur ?

Pour une isolation de toiture par l’intérieur, vont peser dans le devis le choix des matériaux ainsi que celui de la main d’œuvre. Toutefois, le montant moyen de la facture pour ce type de travaux oscille généralement autour de 130 euros du mètre carré isolé sans travaux de remise en peinture (matériaux et main d’œuvre compris). 

Quel prix pour une isolation des combles habitables par l’extérieur ?

Le budget pour une isolation de toiture par l’extérieur va lui aussi dépendre des matériaux choisis ainsi que du coût de la main d’œuvre, mais aussi et surtout de la technique employée (sarking, panneaux sandwichs, caissons chevronnés). Comptez en moyenne un prix compris entre 200 et 270 euros du mètre carré fourni/posé avec repose des tuiles existantes pour une isolation de vos combles par l'extérieur.

Quel prix pour une isolation de combles perdus ?

Pour vos travaux d’isolation de combles perdus, le prix va dépendre en grande partie du matériau choisi (isolant à souffler ou à dérouler), et de la méthode d’isolation. Toutefois, il faut savoir que les laines minérales comme la laine de verre ou de roche (souvent employées dans ce cadre) sont relativement accessibles.

• Si vous optez pour la méthode par soufflage ou par épandage, comptez un prix allant jusqu'à 50 euros du mètre carré, soit jusqu'à 5 000 euros pour une maison individuelle de 100 m².
• Pour l'isolation à poser ou à dérouler, prévoyez une fourchette de prix allant jusqu'à 70 euros du mètre carré, soit jusqu'à 7 000 euros pour l'isolation d'une maison de 100 m².

Si faire isoler ses combles représente une dépense importante, il faut savoir que l’État a mis en place de nombreuses aides financières dans le cadre de la rénovation énergétique des logements : 

• MaPrimeRénov',
• L’éco-prêt à taux zéro, 
• Les certificats d’économies d’énergie (CEE). 

Il faut savoir que certaines de ces aides sont cumulables. Pour pouvoir en bénéficier, vous devez impérativement faire appel à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). 

👉 Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur les aides à la rénovation énergétique ici.