Murs d’une maison, d’une extension : les choisir ou les modifier
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Élément indispensable du gros œuvre, les murs vont jouer un rôle fondamental dans la construction de votre maison. Aussi, il existe différentes typologies de murs adaptées à des utilisations bien définies. Certains supportent la structure, d’autres servent à délimiter des espaces... Chacun de ces murs a des fonctionnalités bien précises, qu’il est important de connaitre lorsque l’on entreprend une rénovation et que l’on souhaite y toucher. Quelles sont les différentes sortes de murs de maison ? A quoi servent-ils ? Quelles précautions en rénovation selon le type de mur impacté ? Et pour édifier une nouvelle construction, quel matériau choisir ? Décryptage dans l’article.
Les murs porteurs
Ce sont les murs qui soutiennent la structure de la maison, du plancher à la charpente. Les murs porteurs sont réalisés après la réalisation des fondations (comme le dallage), auxquelles ils sont liés. Avec une épaisseur minimale de 10 cm, les murs porteurs peuvent être construits en différents matériaux tels que la brique, le parpaing, la pierre, le plâtre sur un colombage en béton ferraillé ou en bois, l’ossature bois.
Les murs porteurs sont élevés sur les côtés de l’habitation : ils forment les façades de la maison. Dans certains cas, on trouve des murs porteurs également à l’intérieur de la maison, ils sont alors nommés murs de refend et jouent aussi un rôle essentiel dans le soutien structurel de la maison, on y revient un peu plus bas.
Murs porteurs et modification
Si vous vivez en copropriété et que vous souhaitez modifier un mur porteur, vous devrez obtenir l’accord de votre copropriété. Pour cela, il vous faudra passer obligatoirement par un architecte pour dessiner les modifications envisagées aux plans de l’immeuble, puis se rapprocher d’un bureau d’étude pour les calculs de renforcement de structure, et faire réaliser un état des lieux contradictoire. Enfin, vous devrez vous rapprocher de différents professionnels pour avoir plusieurs devis. Munis de tous ces documents, vous pourrez monter un dossier à adresser à l’assemblée de votre copropriété. Après accord, vos travaux pourront commencer, sous réserve que vous ayez souscrit une assurance dommage ouvrage.
Si vous habitez dans une maison individuelle, une déclaration de travaux à votre mairie est obligatoire avant d’abattre ou d’ouvrir un mur porteur : en effet, ce type de travaux va modifier l’aspect de votre façade et est donc soumis à autorisation préalable.
L’ouverture ou la suppression d’un mur porteur n’est pas une opération anodine. Celui-ci faisant partie de la colonne vertébrale de votre maison, il est fortement recommandé de passer par un professionnel pour étudier la faisabilité des travaux, les renforcements de structure nécessaires (en général, la pose d’un ipn) et les réaliser.
Les murs de refend
Ce sont donc les murs porteurs élevés à l’intérieur de l’habitation. Ils ne sont pas placés en façade, et ne sont pas non plus considérés comme des cloisons. Le mur de refend peut avoir différentes fonctions selon son emplacement.
Ainsi, lorsqu’un mur de refend est transversal, il est situé dans la largeur de l’habitation ou entre deux pièces, et sert à renforcer la structure du bâti.
Si le mur est longitudinal, il est alors construit dans la longueur du logement. Une configuration rare, qui permet de soutenir le poids des étages supérieurs sur de longues portées.
En fonction de la position des murs de refend, on peut envisager plus ou moins simplement les aménagements, la position des différentes pièces.
Abattre ou modifier un mur de refend
Comme pour un mur porteur, toute modification faite à un mur de refend nécessite une autorisation préalable du syndicat des copropriétaires si vous vivez en immeuble.
Si vous souhaitez ouvrir un mur de refend dans votre maison, pour par exemple ouvrir une cuisine sur un salon, vous n’aurez par pas besoin d’autorisation de votre mairie.
Par contre, tout comme pour la modification d’un mur porteur, il est nécessaire de passer par un professionnel pour effectuer l’ouverture ou la démolition d’un mur de refend sans affaiblir la structure de la maison.
Les murs semi-porteurs
Les murs semi-porteurs n’ont pas pour vocation initiale de soutenir la structure de la maison comme les murs porteurs. Ils sont réalisés à l’intérieur de la maison pour séparer deux pièces : il s’agit de cloisons en dur, dont l’épaisseur est inférieure à 10 cm.
Les murs semi-porteurs sont plus épais et plus résistants que des cloisons mobiles. Avec les années qui passent, la structure d’une maison peut s’affaisser, et les murs semi-porteurs alors devenir porteurs : leur modification est donc soumise aux mêmes précautions que celle des murs de refend.
Comment abattre un mur semi-porteur ?
Il faut faire très attention. Les murs semi-porteurs sont possiblement essentiels à la conservation de la structure de votre habitation, mais sont difficilement reconnaissables si vous n’êtes pas expert dans le bâtiment. Il est donc nécessaire de passer par un professionnel pour vous assurer de la faisabilité de votre projet de d’abattage ou de modification du mur.
Les murs pignons
On appelle murs pignons les murs extérieurs de la maison qui ne sont pas situés au niveau de l’entrée de la maison mais sur les côtés latéraux : les murs pignons suivent la forme du toit, et dans leur état initial, sont rarement pourvus de portes ou baies vitrées. Le mur pignon est ainsi reconnaissable car il contient uniquement des fenêtres.
Comme pour tous les murs extérieurs de l’habitation, le mur de pignon est lui aussi porteur, ce qui suppose les mêmes autorisations et précautions si on veut lui adjoindre de nouvelles fenêtres, portes ou baies vitrées.
Les murs pleins
On parle de murs pleins lorsque que le mur est d’un seul tenant, construit dans un seul et unique matériau. C’est un mur traditionnel que l'on retrouve dans les anciennes constructions. Il peut être réalisé en divers matériaux comme la pierre, la brique ou encore la terre cuite. On peut également trouver des constructions modernes réalisées en murs plein faits de blocs de béton.
Un mur plein peut aussi désigner un mur sans aucune ouverture, sans fenêtre, ni porte. On pourra alors parler d’un mur plein aussi bien pour un mur intérieur qu’extérieur ou bien même pour un mur mitoyen.
Les problème d’isolation des murs pleins
Si l’on se réfère à la première définition du mur plein, on peut rapidement repérer une problématique majeure : l’isolation. En effet, contrairement aux murs creux qui se composent de deux couches de matériaux séparées par un vide assurant une bonne isolation, le mur plein isole mal. Il est généralement indispensable de réaliser une isolation par l’extérieur ou par l’intérieur pour colmater les différents ponts thermiques et assurer de bonnes performances énergétiques.
Les murs creux
On rencontre de nombreux murs creux dans les régions du nord de l’Europe. Ils permettent d’assurer la parfaite étanchéité d’une habitation. Les murs creux sont parfois nommés double-murs, ils sont construits en plusieurs parties :
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La première, la paroi intérieure représente le mur porteur.
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La seconde, la paroi extérieure représente le parement du mur, il peut être en béton, en terre cuite ou encore en pierre. C’est cette paroi qui va jouer un grand rôle dans l’étanchéité du mur. Selon le matériau choisi l’eau va pouvoir s’écouler efficacement ou être absorbée, sans jamais atteindre la paroi intérieure.
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Troisième partie, l’espace qui se situe entre les deux premières parois. Cet espace nommé coulisse peut être comblé par un isolant dans son intégralité ou partiellement.
Les principaux matériaux pour les murs d’une nouvelle construction
Vous allez réaliser votre rêve en faisant construire votre maison ou en démarrant un projet d’extension ? Vous l’aurez compris, les matériaux de construction de vos murs doivent retenir toute votre attention. Le choix du « bon » matériau ne devra pas être fait par hasard car il aura un impact direct sur le coût et sur la qualité de votre construction. Il devra correspondre à vos besoins en termes de robustesse, d’isolation, de respect de l’environnement de coût etc. Voici les matériaux les plus utilisés pour l’élévation de murs… On vous aide à vous y retrouver.
Le podium des matériaux de construction
Jetons un œil aux matériaux les plus utilisés pour les constructions neuves et extensions :
- Le parpaing est privilégié dans 48,7% des ouvrages
- La brique représente 37,3% des cas
- Le bois est utilisé dans 6,2% des chantiers
- Les autres matériaux constituent les 7,8% restants (le béton cellulaire, les structures métalliques, les blocs coffrants isolants et la pierre)
Matériau de vos murs : un choix qui ne se fait pas au hasard
Au moment de choisir votre matériau de construction, plusieurs critères sont à prendre en compte.
- Sa capacité thermique, soit la capacité du matériau à stocker puis à restituer la chaleur
- Sa robustesse
- Son coût
- Ses performances en termes d’étanchéité à l’air
- Le respect de l’environnement, au moment de sa production puis de son recyclage
- Son impact éventuel sur votre santé, par rapport à la qualité de l’air intérieur, ou la capacité du matériau à diffuser la vapeur d’eau
Le mur en bois massif : l’écoresponsable
Éco matériau par excellence, le bois, encore assez peu utilisé alors que la France dispose de fortes réserves, semble revenir en force. Au moment de faire votre choix, privilégiez une essence locale et labellisée.
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Les labels à connaître
- FSC : avec 3 labels possibles (le « FSC 100 % », le « FSC Mixte » et le « FSC Recyclé »), les produits certifiés FSC sont un gage de la gestion responsable des forêts de la planète.
- PEFC : via les pratiques de gestion forestière durable PEFC, cette marque déposée atteste du respect de standards écologiques, économiques, sociaux et éthiques relatifs à la culture, la récolte et la transformation du bois.
Le mur en bloc béton : l’originel
Et oui, il s’agit des fameux « parpaings » ! Un matériau composé de sable, graviers, argile, eau et ciment. Appelé également agglo ou moellon, ce matériau est robuste. Il est l’un des matériaux de construction le plus utilisé en maçonnerie pour l’élévation des murs car son bon rapport qualité prix et sa facilité de pose séduisent. Il en existe 3 sortes :
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Le bloc creux : c'est le plus courant des parpaings. Il est utilisé pour construire des murs simples (façade, refend). Sa structure est alvéolaire et ses extrémités sont creuses pour faciliter la réalisation des joints.
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Le bloc plein (ou plein perforé) : il s’agit du parpaing le plus lourd. Il assure une grande solidité aux constructions et s’emploie généralement pour la réalisation soubassements et de sous-sols.
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Le bloc à bancher : en forme de "H", il est utilisé principalement pour construire les murs de soutènement. Muni d’alvéoles, le béton est coulé directement dans le parpaing.
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Le mur en béton banché : le multiforme
Les « banches » sont des coffrages dans lesquels il faudra couler le béton armé, d’où le nom de « béton banché ». Ce procédé est souvent utilisé pour les murs de sous-sol, quand le terrain est en pente, car il s’adapte aux différentes formes de construction.
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Le mur en béton cellulaire : l’hybride
Vous ne connaissez pas encore le béton cellulaire ? Il s’agit d’un dosage entre du sable, de la chaux, un soupçon de poudre d’aluminium et de l’eau. Couramment utilisé, il s’assemble simplement grâce à un mortier-colle. C’est le matériau le plus performant. Très léger, les blocs de béton cellulaire présentent des caractéristiques physiques et mécaniques qui permettent d'alléger la structure des bâtiments, sans pour autant entamer leur robustesse. Ils peuvent être porteurs sans problème. Composé à plus de 80% d’air, c’est un très bon isolant thermique et hygrorégulant (capacité à diffuser la vapeur d’eau), pour une pièce plus saine. A titre d’exemple, à épaisseur identique, il est 10 fois plus performant thermiquement qu’un parpaing standard et 4 fois plus qu’une brique traditionnelle.
Son coût et sa mise en œuvre qui nécessitent un savoir-faire certain, sont un frein à son développement en France.
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Le mur en brique pleine : le traditionnel
Grand classique, il s’agit de la fameuse brique en terre cuite, utilisée depuis l’Antiquité. Sa composition ? Un savant mélange de gypse et d’argile cuit. L’assemblage du mur se fait avec du mortier, au moyen d’une truelle. Tout comme le bloc béton, la brique est très largement utilisée et présente une robustesse à toute épreuve. Elle présente de nombreux avantages. Véritable régulateur thermique, la brique de terre cuite emmagasine la chaleur dans la journée pour la restituer la nuit. Aux beaux jours, la maison reste fraîche quand il fait chaud à l’extérieur. Elle est naturellement incombustible en cas d’incendie et contribue à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.
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A noter : il existe des briques à joint mince : de même épaisseur que les brique pleines (20 cm), cette fois-ci les briques sont montées entre elles avec du mortier colle, au moyen d’un rouleau applicateur. Elles ont la particularité d'être plus isolantes que leur homologues traditionnelles, avec une résistance thermique comprise entre 1 et 1,3 m2.K.W, permettant de diminuer l’épaisseur d’isolant.
Le mur en brique monomur : la valeur montante
Variante de la brique traditionnelle, la brique monomur, dite « alvéolée », prend sa place sur le marché de la construction. Matériau de construction pour l’élévation des murs, ce produit 2 en un assume également le rôle d’isolant grâce à sa forte épaisseur (entre 36 et 42 cm). On parle d’isolation répartie. Elle offre tous les bienfaits naturels de la terre cuite détaillés précédemment. Coût et complexité de mise en œuvre font qu’elle est un des matériaux encore peu utilisés.
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Le mur en pierre : le robuste
Moins en vogue depuis quelques années le savoir-faire se faisant rare, la pierre de taille reste un matériau à considérer, notamment lorsque l’on souhaite construire une extension latérale dans la parfaite continuité architecturale d’une ancienne bâtisse.
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La construction à structures : l’héritier
Qu’il s’agisse de poteau-poutre, d’une ossature bois ou d’une ossature métallique, toutes ces constructions à structures sont remplies d’isolant. Ce procédé découle des méthodes traditionnelles de construction, comme les maisons à colombages.
Le poteau-poutre + isolant biosourcé | L’ossature bois + isolant biosourcé | L’ossature métallique |
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+ : Sa performance thermique est très élevée, sans avoir besoin de murs trop épais. Matériau durable, son énergie grise peut même être négative ! - : Le chantier nécessite une main-d’œuvre importante, et la construction poteau-poutre reste chère. |
+ : Sa performance thermique est excellente et la mise en œuvre d’une étanchéité à l’air satisfaisante, simple. Son bilan énergie grise est négatif. Sa durabilité est bonne, et, cerise sur le gâteau : son coût est faible ! |
+ : C’est une technique de construction rapide. - : Son installation requiert l’intervention d’un spécialiste, et nécessite une étanchéité à l’air et une isolation parfaites. |
La structure bois est de plus en plus utilisée pour construire maisons et extensions. On la trouve sous 2 formes concernant les murs :
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En bois de construction à assembler sur chantier : le plus long à mettre en œuvre car l’assemblage se fait sur chantier élément par élément (madrier, liteau, panneaux OSB, etc.). En revanche, il permet de faire face aux imprévus.
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En kits prémontés (panneaux préfabriqués) : le montage se fait très rapidement mais ne permet pas de compenser d’éventuels aléas. En effet, la structure en bois est assemblée en atelier et directement livrée sur le chantier prête à être montée. Le montage en kit de l’ossature bois ne laisse donc pas de marges de manœuvres, ou très marginales.
Au final, qu’elle soit à assembler ou prémonté, la structure bois séduit car elle dispose de caractéristiques avantageuses : très résistante (contrairement aux idées préconçues), isolante thermo-acoustique, écologique, légere et facile à mettre en œuvre (redécoupe). C’est pour toutes ces raisons que sa place est grandissante pour la réalisation des murs de maison.