Peinture au plomb : quels sont les dangers ?
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Utilisé depuis l’époque romaine, le plomb a connu son heure de gloire durant la révolution industrielle. Naturellement présent dans la croûte terrestre, il est reconnu pour sa facilité d’utilisation ainsi que pour sa grande résistance. On en fait alors de multiples usages, allant de la fabrication de l’essence à celle des gouttières, des boîtes de conserves en passant par les canalisations. La peinture elle aussi intègre du plomb dans sa fabrication : on parle de céruse. A cette période, on emploie ses dérivés minéraux afin de créer des pigments pour donner de la couleur aux peintures. Ainsi, au sein de la grande majorité des constructions de maisons et d’appartements datant d’avant 1915, la peinture au plomb est présente et en plusieurs couches. Ce n’est, en effet, qu’à partir de cette date que la peinture au plomb commence à être légiférée. Ceci étant dit, on date l’arrêt de son utilisation effective dans les bâtiments résidentiels à la fin des années 40. Des maisons ou appartements construits après 1915 peuvent donc également présenter des peintures au plomb, voire même du papier peint contenant une fine feuille de plomb.
Quels sont les risques de la peinture au plomb sur la santé ? Quelle est la réglementation en vigueur la concernant ? Que faire en présence de peinture au plomb chez soi ? Décryptage dans l’article.
Quels sont les principaux risques de la peinture au plomb ?
L’exposition au plomb se produit le plus souvent par l’intermédiaire de poussières qui se dégagent lors d’un ponçage ou d'un décollage de vieux papier peint dans le cadre d’une rénovation d’intérieur par exemple. Ces particules volatiles peuvent alors être facilement inhalées et causer de graves dommages sur la santé. Ces particules de plomb peuvent également se retrouver dans l’eau.
L’intoxication au plomb a lieu par voies respiratoires, digestives ou cutanées. Difficile à repérer du premier coup d'œil, elle peut toutefois se manifester aux travers de différents symptômes tels que des douleurs abdominales, une hypertension artérielle, des troubles de la mémoire, du sommeil, de l’humeur, une anémie ou encore une infection des voies rénales. Si l’exposition au plomb ne représente pas un danger immédiat pour les personnes adultes en bonne santé, certaines personnes sont plus à risque que d’autres si elles sont exposées à la peinture au plomb.
Ainsi, on considère que les enfants (et tout particulièrement les enfants de moins de 6 ans), sont très vulnérables à une intoxication au plomb et sont plus exposés que les adultes. En effet, ils sont plus enclins à ingérer des morceaux de peintures tombés à terre ou à lécher les murs. Leur système nerveux étant en développement, une contamination au plomb (aussi appelée saturnisme) peut entraîner diverses pathologies comme des retards intellectuels, des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’humeur ou encore un ralentissement de la croissance. Autre catégorie de personnes plus à risque face aux dangers de la peinture au plomb : les femmes enceintes. Une exposition avec un revêtement au plomb met en danger leur bébé. En cas de suspicion de contact au plomb, une plombémie est recommandée lors du 4ème mois de grossesse. Enfin, les personnes âgées sont elles aussi des sujets à risque face au plomb et des manifestations peuvent d’ailleurs survenir sur le tard, après une exposition antérieure à cet élément.
Quelle est la réglementation en vigueur concernant la peinture au plomb ?
Au regard des dangers que peut représenter la peinture au plomb sur la santé, une réglementation impose certaines obligations aux propriétaires de maisons anciennes et de bâtiments résidentiels susceptibles d’abriter cet élément chimique. Une sécurité qui protège les futurs acquéreurs.
Obligations du propriétaire vendeur
Dans un logement construit avant janvier 1949, un constat de risque d’exposition au plomb (CREP) doit être fourni par le vendeur. Ce document qui fait partie des diagnostics immobiliers obligatoires doit être annexé à la promesse de vente.
Si ce document montre la présence de revêtements au plomb dans le logement et si la concentration de ce produit est supérieure au seuil légal de 1mg/cm², le CREP doit être daté de moins d’un an avant la promesse de vente. Si en revanche ce document démontre l’absence de peinture au plomb dans la maison ou l’appartement, ce document peut alors être daté depuis plus d’un an et ne doit pas obligatoirement être refait à chaque changement de propriétaire.
Le danger d’exposition dépend ensuite de l’état du revêtement. Le diagnostic CRESP définit 4 catégories :
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0 : absence de plomb ou présence avec une valeur inférieure à 1mg/cm²
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1 : présence de plomb avec une valeur supérieure ou égale à 1mg/cm² mais revêtement en bon état ou non accessible
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2 : présence de plomb avec une valeur supérieure ou égale à 1mg/cm² - revêtement usagé sans présence de décollement
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3 : présence de plomb avec une valeur supérieure ou égale à 1mg/cm² dont l’état est dégradé avec décollement des couches de peinture.
Notez que le propriétaire vendeur n’a pas l’obligation d’effectuer des travaux de rénovation pour assainir son logement du plomb. Néanmoins, il doit toujours avertir le futur potentiel acheteur de la présence de plomb et ce dernier décidera d’entreprendre les travaux d’assainissement ou non, en fonction du risque d’exposition.
Obligations du propriétaire bailleur
Si la présence de peinture au plomb est suspectée dans votre logement datant d'avant les années 40 (habitat construit avant le 1er janvier 1949), le constat de risque d’exposition au plomb doit impérativement être annexé au contrat de location. Tout comme pour l’achat d’une maison ou d’un appartement, pour une location, le CREP doit dater de moins d’un an si la présence de peinture au plomb a une concentration supérieure au seuil légal est avérée. A un seuil inférieur ou en cas d’absence de revêtement en plomb dans le logement, le même document initial peut être présenté à chaque changement de locataire.
Peinture au plomb chez soi : que faire ? Quels sont les travaux envisageables ?
Dans un premier temps, afin de savoir si vous avez de la peinture au plomb chez vous à un taux supérieur au seuil légal, il est nécessaire d’établir un diagnostic par un professionnel. Celui-ci établira alors le CREP. Si le taux est supérieur au seuil légal, il est fortement conseillé d’entreprendre des travaux de rénovation des revêtements pour assainir le logement et préserver la santé de ses habitants.
Les travaux de rénovation et d’assainissement au plomb doivent être réalisés en prenant de nombreuses mesures de sécurité. C’est pourquoi le meilleur moyen de les effectuer sans danger est de faire appel à une entreprise spécialisée qui vous établira un devis détaillé, prenant en compte la surface de revêtement à traiter.
Dans la plupart des cas, la peinture au plomb est décapée par le professionnel du bâtiment à l’aide soit d’une ponceuse, soit d’une sableuse, soit grâce à un produit chimique. Avant de procéder au décapage, les pièces concernées sont confinées afin d’éviter toute propagation des poussières, elles-mêmes aspirées pendant l’opération. Les professionnels du bâtiment portent des équipements adaptés qui les protègent de tout danger. Une fois cette tâche effectuée, les déchets de plomb sont acheminés dans un centre de stockage spécialisé afin d’y être traités. Les travaux de rénovation peuvent alors être lancés en toute sécurité.
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