Isolation du sol : quelles techniques & quels isolants choisir ?
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Lorsque l’on parle d’isolation thermique, il est encore peu fréquent aujourd’hui d’évoquer l’isolation du sol. En effet, pour réaliser des économies d’énergie chez soi, on privilégie généralement l’isolation des murs, celle de la toiture ou encore le remplacement des anciennes menuiseries extérieures. Pourtant, isoler les sols de sa maison est une opération gagnante à de nombreux égards.
Peu coûteux, ce type de chantier permet en plus de réaliser des économies allant de 7 à 10 % sur sa facture énergétique. En outre, il contribue à améliorer le confort des occupants en réduisant la sensation de froid en provenance du sol. Enfin, selon les matériaux utilisés, l’isolation des sols améliore de surcroît l’isolation acoustique du logement.
Mais qu’entendons-nous réellement par l’isolation du sol ? Quels sont ses avantages ? Quelles sont les différentes techniques envisageables ? Quels matériaux isolants choisir ? Quel budget faut-il prévoir pour de tels travaux et quelles sont les aides financières possibles ? On vous dit tout !
Qu’est-ce que l’isolation du sol ?
Dans un contexte où l’urgence climatique n’est plus à débattre et où les prix de l’énergie explosent, l’isolation thermique des logements est une priorité. Encore peu mise en œuvre et sous-estimée, l’isolation du sol s’avère être un moyen efficace et pertinent pour réduire son impact environnemental tout en réalisant des économies d’énergie.
Si 25% des déperditions énergétiques se produisent par les murs, c’est jusqu'à 10 % des déperditions qui se font par les planchers bas lorsqu’aucune pièce n’est chauffée en-dessous. L’enjeu est donc important. Par ailleurs, une bonne isolation du sol est un moyen d’accroître le confort de son logement, car il limite les sensations de froid.
Plus concrètement, isoler son sol signifie placer une couche de matériau isolant au niveau du plancher par le biais d’une technique définie (isolation par le dessous ou isolation par le dessus) en fonction de la configuration de l’habitat. En limitant les ponts thermiques, cette opération doit permettre de mieux conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été à l’intérieur du logement.
Quels sont les avantages de l’isolation du sol ?
- L’isolation du sol permet de faire des économies d’énergie
- L’isolation du sol permet de réduire son empreinte écologique
- L’isolation du sol permet d'améliorer le confort thermique et acoustique de sa maison
- L’isolation du sol permet de rendre votre logement plus sain en luttant contre l'humidité.
L’isolation du sol pour faire des économies d’énergie
L’intérêt majeur de l’isolation du sol est principalement financier. En effet, les retombées de ce type de travaux sur le porte-monnaie sont bien réelles. En réduisant drastiquement les ponts thermiques, cette opération permet de réaliser jusqu’à 10 % d’économies d’énergie, ce qui n’est pas négligeable.
En empêchant l’air extérieur de rentrer dans l’habitat et en le rendant plus étanche, la température des pièces est constante et le système de chauffage ne fonctionne pas à plein régime.
L’isolation du sol pour réduire son empreinte écologique
Les habitats anciens, aussi parfois caractérisés de “passoires thermiques”, sont non seulement des gouffres financiers du fait de leur consommation en énergie élevée, mais également des points noirs au regard de l’environnement.
Pour réduire son impact, la solution la plus efficace reste l’isolation thermique complète, comprenant celle des sols. En rendant le logement moins consommateur en énergie, les émissions de polluants sont par la même réduites.
L’isolation du sol pour améliorer le confort thermique et acoustique de sa maison
Il faut savoir que durant la saison hivernale, la température des sols est en moyenne de 10 degrés. Lorsque l’on y marche pieds nus, il est donc normal d’avoir une sensation désagréable de froid. Avec des planchers isolés, cette température avoisine les 20 degrés. Le confort en est ainsi nettement amélioré.
En termes de confort acoustique, selon le type d'isolant utilisé, l’isolation des sols permet en outre de réduire les bruits occasionnés par les pièces du dessous en maison ou par l’activité des voisins s’il s’agit d’un immeuble collectif.
L’isolation du sol pour rendre le logement plus sain
Respirer un air sain chez soi est essentiel. Aussi, en plus d’améliorer le confort thermique et acoustique de l’habitat, l’isolation du sol est un moyen efficace de lutter contre l’humidité qui remonte du plancher. Pour cela, il faudra miser sur des matériaux résistants à l’humidité comme l’est par exemple la laine de roche.
Isolation du sol : quelles sont les différentes techniques envisageables ?
L’isolation du sol peut s’opérer de deux manières : par le dessous (isolation en sous-face) ou par le dessus (isolation sous chape). Selon la configuration de l’habitation et les éventuelles contraintes, une technique sera préférée à l'autre. Voici ce qu’il faut savoir.
L’isolation du sol par le dessous ou en sous-face
La technique d’isolation du sol par le dessous n’est envisageable que si la maison en question abrite un vide sanitaire accessible, un garage ou encore une cave. Le plus souvent, cette solution est privilégiée dans le cadre d’une rénovation, car c’est la plus simple à mettre en œuvre. Elle présente en outre l’avantage de ne pas diminuer la hauteur de la pièce isolée et facilite la logistique du chantier. En effet, pour une isolation par le dessous, il est inutile de vider tout l’espace.
Deux principales méthodes d'isolation par le dessous peuvent être employées :
- l’isolation en sous-face à l’aide de panneaux ou de plaques isolantes : c'est la technique la plus couramment employée lorsque l'espace non chauffé à isoler présente une hauteur sous plafond suffisante, comme dans le cas d'un garage ou d'une cave en sous-sol. On place alors des panneaux en laine de verre ou de roche ou encore en polystyrène au niveau du plafond du garage ou de la cave.
- l’isolation en sous-face avec isolant soufflé : cette seconde méthode, aussi appelée technique du “flocage”, consiste à utiliser de l’isolant soufflé en sous-face. Ici, la seule différence réside dans la nature de l’isolant : plutôt que d’utiliser des panneaux, on va employer de l’isolant en vrac (souvent de la laine de roche ou laine de verre). Après avoir été soufflé au plafond, l’isolant est recouvert d’un faux plafond. La technique du flocage est très efficace, mais occupe davantage d’espace que l’isolation en sous-face avec des panneaux isolants. De ce fait, elle est plutôt privilégiée pour un vide-sanitaire, mais l’est moins pour un garage ou une cave.
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L’isolation du sol par le dessus ou sous chape
L’isolation du sol par le dessus, que l’on appelle également “isolation sous chape”, est la méthode utilisée lorsque l’habitation ne comporte ni vide sanitaire accessible, ni cave ou garage en sous-sol. La seule solution réside alors dans l’isolation des sols en surface, et donc par-dessus la dalle.
C’est également l’approche privilégiée dans le cadre d’une construction neuve. Pour une rénovation, elle est plus contraignante, car elle nécessite la dépose du revêtement de sol. On place ainsi l’épaisseur de matériau isolant entre le plancher et la chape flottante.
Ici, on peut tout aussi bien utiliser de l’isolant en vrac (laine de roche ou de verre) ou sous forme de panneaux (laine minérale ou polystyrène). Malgré son efficacité, l’isolation du sol par le dessus s’avère contraignante sur le plan logistique puisqu’elle requiert de faire le vide de l’espace concerné et réduit en outre légèrement la hauteur de la pièce.
Cet inconvénient pourrait inciter à faire le choix d’un isolant peu épais, mais il faut bien garder à l’esprit que généralement, plus la couche d’isolant est épaisse, mieux la pièce sera isolée thermiquement.
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Cas particulier : l'isolation du plancher bois
Que vous envisagiez une rénovation énergétique ou une rénovation lourde pour un bâtiment ancien, la question de l’isolation d’un plancher en bois peut être soulevée.
L’isolation d’un plancher bois est différente en fonction du type de plancher. S’agit-il de la rénovation d’un plancher bas, d’un plancher intermédiaire, ou du plancher bois des combles perdus ? En fonction du type de plancher, on visera son isolation pour répondre à des besoins différents : l’optimisation thermique du bâtiment ou la diminution des nuisances sonores entre deux étages. La technique employée, les aides possibles, le montant et la difficulté des travaux varieront également en conséquence.
L'isolation thermique d’un plancher bois concerne principalement deux cas de figure : le plancher bas, situé au rez-de-chaussée, et le plancher bois des combles perdus. Pour le plancher bas, l'isolation peut être réalisée par-dessous ou par-dessus, selon la configuration du bâtiment. Dans le cas d'un plancher bois des combles perdus, l'isolation par-dessus est souvent privilégiée.
En agissant comme une barrière contre le froid, l’isolation de son plancher en bois offre non seulement un meilleur confort thermique, mais elle permet également de réaliser des économies d'énergie significatives. En effet, ces travaux permettent généralement de réduire de 7 à 10% la consommation énergétique pour un plancher bas, et de 20 à 30% pour un plancher bois de combles perdus. De plus, une bonne isolation du plancher bois peut contribuer à valoriser votre bien immobilier en offrant un meilleur confort au quotidien et en réduisant les dépenses énergétiques.
> Pour en savoir plus sur l'isolation d'un plancher bois, consultez cet article.
Isolation du sol : quels matériaux choisir ?
Bien choisir son isolant, c’est prendre en compte ses capacités thermiques, mais également la technique utilisée. En effet, selon qu’il s’agisse d’une isolation en sous-face ou sous chape, il faudra sélectionner certains matériaux isolants plutôt que d'autres.
En terme d'isolation thermique, le choix des matériaux isolants est plutôt large. On les classifie généralement en 3 catégories distinctes :
- les isolants minéraux comme la laine de verre ou de roche, qui sont les plus utilisés pour leur côté économique et pratique, ainsi que pour leurs capacités en matière d'isolation phonique. On peut les trouver sous forme de rouleaux, de panneaux ou en vrac.
- les isolants synthétiques comme le polystyrène ou le polyuréthane, utilisés sous forme de panneaux, en vrac ou en mousse, et qui demeurent légers et polyvalents, mais ne contribuent pas vraiment à l'isolation phonique du bâtiment.
- les isolants naturels ou biosourcés comme la laine de bois, de chanvre ou de coton, dont les capacités thermiques sont assez proches de celles des isolants minéraux et que l'on trouve essentiellement en rouleaux, en panneaux ou en vrac.
Quelle performance thermique viser dans le choix de l'isolant ?
En termes de performance thermique, deux principaux critères sont à considérer :
- La résistance thermique R, qui évalue précisément la performance thermique du matériau. Pour une isolation efficace des sols, il est recommandé que cette résistance thermique soit supérieure ou égale à 4 m².K/W.
- La conductivité thermique, qui détermine la capacité de l'isolant à conduire la chaleur. Plus le coefficient de conductivité thermique est faible, moins l'isolant laissera passer la chaleur. Ainsi, il est préférable de choisir un isolant ayant une faible conductivité thermique, idéalement comprise entre 0,025 et 0,050 W/m.K. Il est à noter que plus la conductivité thermique est faible, moins l'épaisseur d'isolant nécessaire pour atteindre une résistance thermique donnée sera importante, ce qui est avantageux pour limiter l'encombrement de l'isolation.
Dans le cas de l'isolation sous chape, un troisième indicateur entre en compte : la résistance de l'isolant à la compression. Ce dernier est là pour exprimer la résistance du matériau face à l’écrasement. Il est particulièrement important dans le cadre d’une isolation du sol sous chape, puisqu’il aura à supporter de lourdes charges (meubles, piétinements etc.). Il s’exprime en kilopascals (kPa).
Les isolants selon le type d'isolation du sol
Pour une isolation en sous-face
Comme expliqué plus haut, une isolation du sol en sous-face, pour un garage ou une cave par exemple, peut être réalisée soit avec des panneaux isolants, soit par flocage.
Dans le premier cas de figure, le choix de l'isolant se fera généralement entre des panneaux de laine minérale, type laine de verre ou de roche, ou des panneaux de polystyrène expansé ou extrudé. Dans le second cas, qui s'applique le plus souvent dans un vide sanitaire, le choix se portera davantage sur un isolant minéral en vrac, type laine de roche ou laine de verre.
Pour une isolation sous chape
Pour une isolation du sol sous chape, on peut aussi bien utiliser un isolant en vrac que sous forme de panneaux ou de plaques.
Ce peut être des isolants minéraux (laine de verre ou laine de roche), des isolants biosourcés types laine de chanvre ou de coton, ou encore des panneaux de laine minérale ou de polystyrène.
Quelle épaisseur d'isolant pour l'isolation du sol ?
Tout dépend de la performance de l'isolant choisi, mais en règle générale, plus il est épais, mieux c'est ! C'est pourquoi, pour une isolation des sols efficace, l'épaisseur de l'isolant doit se situer idéalement aux alentours des 90 et 120 mm.
Toutefois, si dans le cas de l'isolation en sous-face, l'épaisseur de l'isolant n'est pas vraiment une contrainte, dans le cas de l'isolation sous chape, il est préférable d'opter pour un isolant le plus fin possible (il faut en effet penser aux ouvertures de portes !). Il est donc recommandé d'orienter votre choix vers des isolants offrant d'excellentes performances thermiques, mais une faible épaisseur. Le choix se portera vers des isolants sous forme de panneaux, le plus souvent en laine minérale ou en polystyrène expansé ou extrudé.
Isolation du sol : quel budget faut-il prévoir et quelles sont les aides financières possibles ?
Pour calculer avec précision le coût d’une isolation du sol, il faut prendre en considération de nombreux critères comme la superficie à isoler, la technique adoptée (isolation par le dessus ou isolation par le dessous) les matériaux choisis, les performances recherchées ou encore le coût lié à la main d'œuvre.
Zoom sur le prix des matériaux isolants
La laine de verre et la laine de roche font partie des matériaux isolants qui offrent le meilleur rapport qualité-prix. Avec un coût variant de 5 à 15 euros du mètre carrés, ils sont peu coûteux, tout en offrant de bonnes performances thermiques.
À 20 euros du mètre carré également, le polyuréthane s’avère robuste dans le temps et très résistant face à la compression. Ne craignant pas l’humidité, ses performances restent identiques au fil des années.
Très léger, facile à manipuler et peu coûteux à transporter, le polystyrène est un bon isolant thermique. Économique, son prix oscille entre 10 et 20 euros du mètre carré.
Zoom sur le coût de la main d’œuvre
Selon la technique employée et le professionnel, il faut prévoir en moyenne un coût fourni/posé entre 40 et 55 euros du mètre carré.
Afin d’obtenir le meilleur tarif, il est conseillé de demander la réalisation de plusieurs devis comparatifs.
Zoom sur les aides financières
L'isolation du sol est éligible à des aides financières. On peut notamment citer la TVA à taux réduit, la prime CEE ou encore l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ).
Quant au dispositif le plus connu, MaPrimeRénov', notez que les travaux d'isolation des sols à eux seuls ne sont pas éligibles à ce dispositif. Toutefois, s'ils sont couplés à d'autres travaux d'isolation du logement permettant d'apporter un gain minimal de 2 classes DPE (Diagnostique de Performance Energétique) comme par exemple une isolation des combles, des murs et/ou des fenêtres) et si votre logement a été construit depuis au moins 15 ans, votre projet peut alors être éligible à MaPrimeRénov' Parcours Accompagné.
Retrouvez tous les dispositifs d'aide à la rénovation énergétique dans notre dossier dédié.